Put your soul on your hand and walk – Cinemolette
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Date
23 novembre 2025
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Heure
15h00
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Espace Michèle Bernard - Salle La Passerelle
1 montée des Fabriques
42220 St-Julien-Molin-Molette
Cette séance s’inscrit dans le Festival du cinéma solidaire du Pilat. Film suivi d’un échange et accompagné d’un stand de l’AFPS (Association France Palestine Solidarité), en présence aussi de membres de BDS (Boycott Désinvestissement et Sanctions) St-Etienne et de l’UJFP (Union Juive Française pour la Paix).
Documentaire de Sepideh Farsi avec Fatma Hassona (France, Palestine, Iran)
Durée : 1h50 – VOST
« Put your soul on your hand and walk est ma réponse en tant que cinéaste, aux massacres en cours des Palestiniens. Un miracle a eu lieu lorsque j’ai trouvé Fatem Hassona, présentée à moi par un ami palestinien. Depuis, elle m’a prêté ses yeux pour voir Gaza où elle résistait en documentant la guerre, et moi, je suis devenue un lien entre elle et le reste du monde, depuis sa « prison de Gaza » comme elle le disait. Nous avons maintenu cette ligne de vie pendant plus de 200 jours. Les bouts de pixels et sons que l’on a échangé, sont devenu le film que vous voyez. L’assassinat de Fatem le 16 avril 2025 suite à une attaque israélienne sur sa maison en change à jamais le sens. »
À l’image, sur l’écran filmé d’un téléphone, un visage. Celui de Fatem, photographe habitante de Gaza, avec qui la réalisatrice initie un dialogue puis une véritable relation d’amitié par visio interposée. La communication est fragile ; suspendus aux aléas du réseau et des bombardements israéliens, on redoute à chaque appel qu’il ne soit le dernier. À travers le son des projectiles qui habitent le hors-champ, les ruines et les décombres qui peuplent les photographies de Fatem, l’horreur de la guerre s’impose. Ce visage, on le voit changer, se creuser sous l’inquiétude, la fatigue ou le désarroi. Pourtant, on en garde avant tout la lumière, celle que la générosité de cette femme nous donne par son sourire, laissant primer la joie momentanée du partage, de l’échange et de l’évasion qu’ils procurent, sur la destruction qui l’entoure. À Sepideh, cinéaste iranienne en tournée à travers le monde, condamnée à ne jamais revoir Téhéran, Fatem, enfermée entre quelques pans de murs, confie ses photographies, ses poèmes et ses chansons, pour témoigner des souffrances et de la force de son peuple. Car elle aussi résiste en créant et oppose à l’ordre tragique du monde l’imagination poétique. Le cinéma advient ici de la rencontre entre deux femmes, qui, surmontant les frontières qui les séparent, construisent un monde nouveau : celui d’une sororité qui se loge dans l’image pour célébrer la beauté du lien et de l’attention à l’autre. Ainsi, les mots, les images, parfois le rire de Fatem, nous parviennent, parole rare, frêle miracle étincelant d’humanité et de courage.